Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/227

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protestant, d’un extérieur quelque peu ingrat, fils d’un ouvrier charpentier mort assez jeune, filleul de F. Grossetête. — Dès l’âge de douze ans, il avait été dirigé par ce banquier vers les sciences exactes en raison de dispositions remarquées chez lui, d’abord à l’École polytechnique de dix-neuf à vingt et un ans ; il entrait, ensuite, élève ingénieur à l’École des ponts et chaussées pour en sortir, en 1826, à l’âge de vingt-quatre ans et passer ingénieur ordinaire, deux années après. Grégoire Gérard, tête froide, cœur ardent, se dégoûta du métier, en reconnut les inconvénients, les préparations mauvaises, les horizons bornés, et assista aux journées de Juillet 1830 à Paris. Il allait peut-être adopter la doctrine saint-simonienne, lorsque M. Grossetête lui fit accepter la direction de travaux importants chez madame Pierre Graslin, châtelaine de Montégnac dans la Haute-Vienne. Gérard y accomplit des prodiges avec son conducteur Fresquin et les esprits distingués ou les natures vaillantes qui s’appelaient Bonnet, Roubaud, Clousier, Farrabesche, Ruffin ; il devint maire du pays (Montégnac), en 1838. Madame Graslin mourut vers 1844, Grégoire Gérard obéit aux vœux différents de la défunte, dont il habita le château ; il prit aussi la tutelle de l’orphelin, Francis Graslin. Trois mois plus tard, afin de respecter les mêmes volontés, Gérard épousait une fille de la contrée, Denise Tascheron, sœur d’un condamné à mort exécuté sur la fin de 1829 (Le Curé de Village).

Gérard (Madame Grégoire), femme du précédent, née Tascheron (Denise), de Montégnac en Limousin, dernier enfant d’une assez nombreuse famille. — Elle prodigua son dévouement fraternel au condamné à mort Jean-François Tascheron ; visita le prisonnier, dont elle adoucit l’humeur farouche ; secondée par un autre de ses frères, Louis-Marie, elle fit disparaître certaines traces compromettantes du crime de son aîné, puis restitua l’argent volé. Elle quitta ensuite le pays et, avec les siens, gagna l’Amérique, où elle s’enrichit. Prise de nostalgie, Denise Tascheron revint, quinze ans plus tard, à Montégnac, y reconnut et embrassa Francis Graslin, son neveu naturel, dont elle devint la seconde mère quand elle épousa l’ingénieur Grégoire Gérard. Le mariage entre ce protestant et cette catholique eut lieu en 1844. « Pour la grâce et la modestie, la religion et la beauté,