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l’ennemi du docteur Rouget, parce qu’il fut peut-être le père de mademoiselle Agathe Rouget, devenue madame Bridau. — Lousteau mourut en 1800 (La Rabouilleuse).

Lousteau (Étienne), fils du précédent, né à Sancerre en 1799, neveu de Maximilienne Hochon, née Lousteau, condisciple du professeur Bianchon. — Poussé par une sorte de vocation littéraire, il débarqua sans fortune à Paris vers 1819, s’essaya dans la poésie au début, fut le collaborateur de Victor Ducange pour un mélodrame représenté sur la scène de la Gaîté en 1821, prit la rédaction d’un petit journal de théâtre dont Andoche Finot était propriétaire. Il avait alors deux domiciles : un dans le quartier Latin, rue de La Harpe[1], au-dessus du café Servel ; un autre, situé rue de Bondy, chez Florine, sa maîtresse. Il devint parfois, mais faute de mieux, le convive de Flicoteaux avec Daniel d’Arthez et surtout avec Lucien de Rubempré, qu’il dressa, pilota, produisit devant Dauriat, dont enfin il facilita les premiers pas, non sans en éprouver plus tard des regrets. — Moyennant mille francs par mois, Lousteau débarrassa Philippe Bridau de sa femme Flore Bridau, en la jetant parmi les courtisanes. Il était à l’Opéra, le soir du bal masqué de l’année 1824, où Blondet, Bixiou, Rastignac, Jacques Collin, Châtelet, madame d’Espard surprirent Lucien de Rubempré avec Esther Gobseck. Lousteau écrivit des feuilletons, des petits romans, fit de la critique, collabora à diverses revues et à une gazette de Raoul Nathan, habita la rue des Martyrs et fut l’amant de madame Schontz. Il brigua quelque peu la députation à Sancerre, entretint une longue liaison avec Dinah de la Baudraye, faillit épouser madame Berthier, alors Félicie Cardot, eut des enfants de madame de la Baudraye et fit part en ces termes de la naissance de l’aîné : « Madame la baronne de la Baudraye est heureusement accouchée d’un fils ; M. Étienne Lousteau a l’honneur de vous en faire part. » Pendant cette liaison, Lousteau, pour une somme de cinq cents francs, livra à Fabien du Ronceret, qu’il fit ainsi décorer, un discours pour une exposition horticole. Il apparut chez mademoiselle Brisetout, rue Chauchat, à une pendaison de crémaillère ; réclama la fin ou la moralité du Prince de la bohème, de Dinah et de Na-

  1. Voie aujourd’hui raccourcie.