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octobre 1806, malgré son innocence (Une Ténébreuse Affaire).

Michu (Marthe), femme du précédent, fille d’un tanneur de Troyes, « l’apôtre de la Révolution dans cette ville », qui fut compromis et condamné comme babouviste. — Blonde aux yeux bleus, faite comme une statue antique, elle représenta, de par la volonté paternelle, la déesse de la Liberté dans une cérémonie publique, en dépit de sa touchante modestie. Marthe Michu adora son mari, dont elle eut un fils, François, et dont elle ignora longtemps le secret. Aussi vécut-elle, d’abord, en quelque sorte séparée de lui et rapprochée de sa mère. Quand elle connut les manœuvres royalistes de Michu, dévoué aux Cinq-Cygne, elle y participa ; mais, tombant dans un piège habilement préparé, elle causa inconsciemment la condamnation capitale de son mari : une lettre fausse l’ayant amenée dans la retraite de Malin, madame Michu rendit ainsi tout à fait vraisemblable l’accusation de séquestration. Elle subit alors la détention et attendit un jugement que sa mort précéda (novembre 1806) (Une Ténébreuse Affaire).

Michu (François), fils des précédents, né en 1793. — Dès 1803, il dépistait, au service de la maison de Cinq-Cygne, la gendarmerie, que représentait Giguet. La tragique mort de ses parents (le portrait de l’un d’eux décorait Cinq-Cygne) le fit adopter en quelque sorte par la marquise Laurence, dont les soins lui ouvrirent la carrière du barreau, où il exerça de 1817 à 1819, et qu’il quitta pour la magistrature. Il était, en effet, juge suppléant du tribunal d’Alençon, en 1824. Puis il fut nommé procureur du roi et reçut la croix de la Légion d’honneur, après l’action intentée contre Victurnien d’Esgrignon par M. du Bousquier et les libéraux. Trois ans plus tard, il remplissait les mêmes fonctions près du tribunal d’Arcis, dont il devint président en 1839. Riche de douze mille francs de rente que madame de Cinq-Cygne lui avait constitués en 1814, François Michu épousa une héritière champenoise, mademoiselle Girel, de Troyes. Dans Arcis, il fréquentait seulement les fonctionnaires et la famille de Cinq-Cygne, devenue l’alliée des Cadignan (Une Ténébreuse Affaire. — Le Cabinet des Antiques. — Le Député d’Arcis).