Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/38

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mains, devenait un livre superbe. Arthez avait encore un commerce d’amitié avec Marie Gaston, jeune poète de sa trempe, mais « féminisé ». Arthez était brun, avec une longue chevelure, assez petit, et ressemblait à Bonaparte. Très sobre, très chaste, ne buvant que de l’eau, il mangea longtemps au quartier latin chez Flicoteaux, rival de Rousseau l’aquatique. En 1832, devenu célèbre, il possédait trente mille francs de rente légués par un oncle qui l’avait laissé en proie à la plus rigoureuse misère, tant que l’écrivain était resté obscur. Arthez habitait alors une jolie maison à lui, rue de Bellefond, où il vivait, d’ailleurs, comme autrefois, dans l’austérité du travail. Il était député et siégeait à droite, étant royaliste de droit divin. Quand vint l’aisance, il eut la plus vulgaire et la plus incompréhensible liaison avec une femme assez belle, mais d’une classe inférieure, sans aucune instruction, sans manières. Arthez la tenait, d’ailleurs, soigneusement cachée à tous les regards, et cette longue liaison, loin de lui plaire par l’habitude, lui était devenue insupportable. C’est alors qu’il fut demandé chez Diane de Maufrigneuse, princesse de Cadignan, âgée déjà de trente-six ans, mais ne les portant pas. La célèbre « grande coquette » lui raconta ses soi-disant « secrets » et s’offrit absolument à celui qu’elle traitait de « niais illustre » et dont elle fit son amant. Depuis ce jour, il n’a plus été question de la princesse ni de Daniel d’Arthez ; le grand écrivain, dont les publications devinrent très rares, ne parut plus que pendant quelques mois d’hiver, à la Chambre des députés (Un Grand Homme de province à Paris. — Mémoires de Deux Jeunes Mariées. — Le Député d’Arcis. — Les Secrets de la Princesse de Cadignan).

Asie, l’un des pseudonymes de Jacqueline Collin. — Voir ce nom (Splendeurs et Misères des Courtisanes).

Astaroth. — C’était le nom d’un crapaud qui servait, dans ses divinations, à madame Fontaine, tireuse de cartes, rue Vieille-du-Temple, à Paris, sous Louis-Philippe. Ce batracien de dimension énorme, avec des yeux de topaze, grands comme des pièces de cinquante centimes, impressionnait fort Sylvestre-Palafox Gazonal, conduit dans l’antre de la devineresse par son cousin Léon de Lora,