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senté en 1798 sur le théâtre Feydeau[1]. Son mariage et les charges de famille qui en résultèrent rendirent ses affaires de plus en plus embarrassées : Mongenod avait prêté de l’argent à Frédéric Alain, pour lui permettre d’assister à la première du Mariage de Figaro ; il lui emprunta, à son tour, une certaine somme qu’il ne put lui restituer dans le délai convenu. Il partit alors pour l’Amérique, y fit une fortune, revint en janvier 1816 et s’acquitta envers Alain. De cette époque, date la création de la célèbre maison de banque parisienne Mongenod et compagnie, dont la raison sociale devint ensuite Mongenod et fils, puis Mongenod frères. Vers 1819, la faillite du parfumeur César Birotteau étant survenue, Mongenod s’en préoccupait à la Bourse[2], où il coudoyait commerçants et escompteurs. Mongenod mourut pendant l’année 1827 (L’Envers de l’Histoire contemporaine. — César Birotteau).

Mongenod (Madame Charlotte), femme du précédent, supporta courageusement la misère pendant l’année 1798 et vendit alors ses cheveux pour deux écus de six livres, afin d’apporter du pain dans son ménage. Devenue riche, veuve depuis 1827, madame Mongenod resta, sous Louis-Philippe, le conseil et l’âme de la maison de banque dirigée par ses deux fils, Frédéric et Louis, à Paris, dans la rue de la Victoire (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Mongenod (Frédéric), l’aîné des trois enfants des précédents, reçut de sa famille reconnaissante le prénom que portait M. Alain et devint, dans la rue de la Victoire, après 1827, le chef de la maison de banque paternelle. Sa clientèle prouvait son honnêteté : le marquis d’Espard, Charles Mignon de la Bastie, la baronne de la Chanterie, Godefroid lui confièrent leurs fonds (L’Interdiction. — Modeste Mignon. — L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Mongenod (Louis), frère cadet du précédent, le secondait rue de la Victoire, où il recevait les prudentes recommandations de ma-

  1. Le théâtre Feydeau et ses dépendances (le passage du même nom), existèrent à Paris jusqu’en 1826 ; la rue de la Bourse occupe aujourd’hui leur emplacement.
  2. La Bourse, alors et provisoirement, se tenait rue Feydeau, pendant que s’élevait son palais actuel.