Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/439

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Porta (Luigi), né en 1793, portrait frappant d’une sœur du prénom de Nina. — Il était le dernier membre qui restât, au commencement du XIXe siècle, de la famille corse Porta, par suite d’une sanglante vendetta entre ses parents et les Piombo. Luigi Porta, seul, fut sauvé, par Élisa Vanni, au dire de Giacomo[1] ; il habita Gênes, où il s’engagea, et se trouva, tout jeune, à l’affaire de la Bérésina. Sous la Restauration il était déjà officier supérieur ; il interrompit sa carrière militaire et fut traqué en même temps que Labédoyère. Luigi Porta trouva dans Paris un asile : le peintre bonapartiste Servin, qui avait ouvert un atelier de dessin où il enseignait son art aux jeunes filles, cacha le commandant Porta. Une des élèves, Ginevra di Piombo, découvrit la retraite du proscrit, le secourut, l’aima, s’en fit aimer et l’épousa, malgré Bartholomeo di Piombo, son père. Luigi Porta prit comme témoin, quand il se maria, Louis Vergniaud, son ancien camarade, également connu d’Hyacinthe-Chabert ; vécut tant bien que mal d’écritures entreprises, perdit sa femme, brisée par la misère, et vint apprendre cette mort aux Piombo. Il mourut presque aussitôt après elle (1820) (La Vendetta).

Porta (Madame Luigi), femme du précédent, née Ginevra di Piombo, vers 1790 ; eut, en Corse comme à Paris, l’existence tourmentée de ses père et mère, les Piombo, dont elle fut l’enfant adorée. Ginevra connut, dans l’atelier du peintre Servin, où par son talent elle brillait au-dessus de la classe entière, mesdames Tiphaine et Camusot de Marville, alors mesdemoiselles Roguin et Thirion. Défendue par Laure, seule, elle subit même les persécutions cruellement organisées d’Amélie Thirion, royaliste, envieuse, principalement quand l’élève préférée du cours de dessin découvrit et soigna Luigi Porta, épousé par elle un peu plus tard contre le gré de Bartholomeo di Piombo. Madame Porta vécut misérablement ; usa de Magus pour des travaux, maigrement payés, de copies de tableaux ; mit au monde un fils, Barthélemy ; ne put le nourrir ; le perdit, et mourut de chagrin et d’épuisement, pendant l’année 1820 (La Vendetta).

Portail (Du), nom pris par Corentin, quand, « préfet de police

  1. L’insuffisance de renseignements a empêché de reconstituer l’état civil de Giacomo.