Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/463

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Rochefide (Marquis Arthur de), de noblesse assez récente, fut marié par son père, en 1828, avec Béatrix de Casteran, appartenant à la noblesse la plus ancienne ; son père espérait ainsi faire obtenir à son fils la pairie, qu’il n’avait pu obtenir lui-même. La comtesse de Montcornet s’entremit pour ce mariage. Arthur de Rochefide avait servi dans la garde royale ; il était bel homme et sans valeur réelle, passant beaucoup de temps à sa toilette, convaincu de porter un corset, ne déplaisant à personne, parce qu’il adoptait les idées et les sottises de tout le monde ; sa spécialité consistait à faire courir, et il protégeait une revue hippique. Mari abandonné, il était plaint sans devenir ridicule et passait pour un « bon garçon » ; devenu très riche par la mort de son père et de sa sœur, son aînée, mariée au marquis d’Ajuda-Pinto, il hérita d’un hôtel splendide, rue d’Anjou-Saint-Honoré, où il mangeait et couchait rarement, très heureux de n’avoir pas la sujétion et les frais de représentation des gens mariés et au fond, si satisfait d’avoir été délaissé par sa femme, qu’il disait entre amis : « Je suis né coiffé. » Arthur de Rochefide fut longtemps l’entreteneur de madame Schontz, avec laquelle il finit par vivre maritalement et qui soigna, comme son propre enfant, le fils légitime de son amant ; après 1840, elle épousa du Ronceret, tandis qu’Arthur de Rochefide se remettait avec sa femme. Il lui communiqua aussitôt une maladie spéciale que Madame Schontz, par dépit d’être abandonnée, lui avait communiquée à lui-même, ainsi qu’au baron Calyste du Guénic (Béatrix). En 1838, Rochefide assistait à la fête d’inauguration donnée par Josépha dans son hôtel de la rue de la Ville-l’Évêque (La Cousine Bette).

Rochefide (Marquise de), femme du précédent, fille cadette du marquis de Casteran, née Béatrix-Maximilienne-Rose de Casteran, vers 1808, au château de Casteran (département de l’Orne) ; elle y fut élevée puis mariée, en 1828, au marquis Arthur de Rochefide. — Blonde, sèche, coquette et vaniteuse, femme sans cœur et sans tête, c’était une madame d’Espard moins intelligente. Vers 1832, elle quitta son mari pour fuir en Italie avec le musicien Gennaro Conti, qu’elle avait pris à son amie mademoiselle des Touches ; ensuite, se laissa faire la cour par Calyste du Guénic, rencontré près de