Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/48

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de plusieurs années, à la ramener chez lui par pitié, mais elle mourut bientôt de cette réconciliation, laissant un fils né de leur rapprochement. — Le comte de Bauvan partit, désespéré, pour l’Italie, vers 1836. — Il eut deux domiciles à Paris, deux hôtels, l’un rue Payenne (héritage paternel) ; l’autre au faubourg Saint-Honoré, qui reçut le ménage réconcilié (Honorine). En 1830, le comte de Bauvan, alors président de la cour de cassation, cherchait, avec MM. de Granville et de Sérizy, à soustraire Lucien de Rubempré à un jugement criminel, et, après le suicide de ce malheureux, il suivait son enterrement (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — La Dernière Incarnation de Vautrin).

Bauvan (Comtesse Honorine de), femme du précédent. — Née en 1794. Mariée à dix-neuf ans au comte Octave de Bauvan ; après avoir abandonné son mari, elle fut, elle-même, étant enceinte, délaissée par un amant, dix-huit mois plus tard. Elle vécut alors fort retirée rue Saint-Maur, sous la surveillance occulte du comte de Bauvan, qui faisait acheter fort cher les fleurs qu’elle fabriquait : elle tenait ainsi de lui une existence assez large qu’elle croyait ne devoir qu’à son travail. Elle mourut, réconciliée avec son mari, peu de temps après la révolution de juillet 1830. — Honorine de Bauvan perdit et pleura toujours son enfant adultérin. Pendant ses années de laborieux exil dans un faubourg de Paris, elle coudoya successivement Marie Gobain, Jean-Jules Popinot, Félix Gaudissart, Maurice de l’Hostal et l’abbé Loraux (Honorine).

Beaudenord (Godefroid de), né en 1800. — Il était, en 1851, avec Marsay, Vandenesse, Ajuda-Pinto, Maxime de Trailles, Rastignac, le duc de Maufrigneuse et Manerville, l’un des rois de la mode (Un Grand Homme de province à Paris). Sa noblesse et sa particule n’étaient peut-être pas très authentiques ; suivant mademoiselle Émilie de Fontaine, il était mal fait et gros et n’avait à son avantage que ses cheveux bruns (Le Bal de Sceaux). Cousin, par alliance, de son tuteur le marquis d’Aiglemont, il fut, comme lui, ruiné par le baron de Nucingen, dans l’affaire des mines de Wortschin. Un moment, Godefroid de Beaudenord songea à plaire à la marquise d’Aiglemont, sa belle cousine. — En 1827, il épousa Isaure d’Aldrigger