Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/481

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à Angoulême ; président de la société d’agriculture de la ville ; « ignorant comme une carpe », il passait pour un savant de premier ordre et, quoiqu’il ne fît rien, laissait croire qu’il était occupé depuis plusieurs années à un traité sur la culture moderne. Il réussissait surtout dans le monde par des citations de Cicéron, apprises le matin par cœur et récitées le soir. Grand et gros homme haut en couleur, Saintot semblait dominé par sa femme (Illusions perdues).

Saintot (Madame de), femme du précédent ; elle avait pour prénom Élisa et était ordinairement appelée Lili, abréviation enfantine qui contrastait avec le caractère de cette personne, sèche, solennelle, extrêmement pieuse, joueuse difficile et tracassière (Illusions perdues).

Sallenauve (François-Henri-Pantaléon Dumirail, marquis de), Champenois, ruiné, perdu par le jeu, vint échouer, en sa vieillesse, comme balayeur de Paris, dans le service que Jacques Bricheteau contrôla ; consentit alors, moyennant espèces, à reconnaître Charles Dorlange, enfant naturel de Catherine-Antoinette Goussard et de Jacques Collin ; tâcha d’exploiter la mère et le fils, et, passager du trois-mâts la Rétribution, mourut dans un naufrage, en 1845, pendant une traversée de Fernambouc au Havre, à la hauteur des îles du Cap-Vert (Le Député d’Arcis. — La Famille Beauvisage).

Sallenauve (Comte de), fils légal du précédent, né en 1809 des relations de Catherine-Antoinette Goussard avec Jacques Collin, petit-fils de Danton par les femmes, condisciple de Marie Gaston dont il resta l’ami et pour lequel il se battit. — Longtemps il ne se connut aucune famille, et vécut, sous le nom de Charles Dorlange, jusqu’à près de trente ans. Il reçut, comme sculpteur, des leçons de Thorwaldsen et compléta ses études artistiques à Rome. Dans cette ville, Dorlange connut les Lanty ; donna des leçons à leur fille Marianina qu’il aima ; rencontra Luigia, la recueillit quand elle devint veuve de Benedetto, la prit pour gouvernante, la respecta ; accompagné d’elle, vint demeurer à Paris, logea 42 rue de l’Ouest[1]. Il avait auparavant habité, avec Marie Gaston, un logement situé, non

  1. Aujourd’hui rue d’Assas.