Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/504

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excella dans les effets de clair-obscur, à la manière des Hollandais. — Il reproduisit avec talent l’intérieur du Chat qui pelote de la rue Saint-Denis, qu’il exposa au salon, en même temps qu’un ravissant portrait de sa future femme, née Guillaume, dont il s’éprit follement, et qu’il épousa vers 1808, presque malgré les parents et grâce aux bons offices de madame Roguin, avec laquelle il était en relations mondaines. Le mariage ne fut pas heureux : la fille des Guillaume adora Sommervieux sans le comprendre. Le peintre délaissa fréquemment son appartement de la rue des Trois-Frères (portion actuelle de la rue Taitbout), et porta ses hommages au faubourg Saint-Germain chez la maréchale de Carigliano. — Il possédait douze mille francs de rente ; son père, avant la Révolution, s’appelait le chevalier de Sommervieux (La Maison du Chat qui pelote). Théodore de Sommervieux dessina un ostensoir pour Gohier, orfèvre du roi ; cet ostensoir fut acheté et donné par madame Baudoyer à l’église Saint-Paul, au moment de la mort du chef de division F. de La Billardière, dont elle désirait la place pour son mari (Les Employés). Sommervieux fit aussi des vignettes pour les œuvres de Canalis (Modeste Mignon).

Sommervieux (Madame Théodore de), femme du précédent, née Augustine Guillaume, vers 1792, seconde fille des Guillaume de la Maison du Chat qui pelote (magasin de draperies, à Paris, dans la rue Saint-Denis), eut une triste vie, promptement brisée : car sa famille, madame Roguin exceptée, ne comprit jamais ses aspirations vers un idéal plus relevé, ni le sentiment qui lui fit choisir Théodore de Sommervieux. Mademoiselle Guillaume se maria vers le milieu de l’Empire, à Saint-Leu, sa paroisse, le même jour que sa sœur aînée et immédiatement après l’union de celle-ci avec le commis Lebas. Un peu moins vulgaire d’instincts que ses parents et que leur entourage, mais cependant assez insignifiante, elle déplut insensiblement au peintre et refroidit la verve des amis d’atelier de Sommervieux, Schinner, Bridau, Bixiou, Lora. Seul, Grassou, très bourgeois, pouvait lui ménager les railleries. La délaissée tenta de ressaisir un cœur devenu le bien de madame de Carigliano ; elle vint même consulter sa rivale, mais elle ne sut pas user des armes que lui fournit la coquette maréchale et mourut de chagrin peu de