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guida la justice dans la découverte du complot et gagna ensuite Paris, où il devint le célèbre policier Contenson (L’Envers de l’Histoire contemporaine). Il connut Peyrade, et reçut du vieil élève de Lenoir le sobriquet significatif de « Philosophe ». Agent de Fouché, pendant la période impériale, il s’abandonna cyniquement à ses passions et vécut dans le vice et le désordre. Durant la Restauration, Louchard le fit employer par Nucingen, épris d’Esther van Gobseck. Au service du gros banquier, Contenson (avec Peyrade et Corentin) s’efforça de le garantir des embûches de Jacques Collin, poursuivit le prétendu Carlos Herrera, réfugié sur le sommet d’une maison ; mais, précipité du haut du toit par son adversaire, il mourut sur le coup, un jour de l’hiver 1829-1830 (Splendeurs et Misères des Courtisanes).

Tours-Minières (Baronne Bryond des), femme du précédent ; née Henriette Le Chantre de la Chanterie, en 1789 ; fille unique de M. et madame Le Chantre de la Chanterie ; se maria, sa mère étant veuve. Grâce aux machinations de Tours-Minières même, elle se trouva rapprochée de Charles-Amédée-Louis-Joseph Rifoël, chevalier du Vissard, devint sa maîtresse, et tint avec lui campagne, pour la cause royaliste, dans l’Orne, en 1809. Trahie par son mari, elle fut exécutée en 1810, conformément à une sentence capitale du tribunal dont Bourlac était le procureur général et Mergi le président (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Trailles (Comte Maxime de), né en 1791, appartenait à une famille qui descendait d’un valet de chambre de Louis XI et qu’anoblit François Ier. Ce parfait représentant du condottiérisme parisien dans la première moitié du XIXe siècle débuta page de Napoléon. Successivement adoré de Sarah Gobseck et d’Anastasie de Restaud, Maxime de Trailles, déjà ruiné, les ruina toutes les deux : la passion du jeu le domina, et ses fantaisies ne connurent pas de bornes (César Birotteau. — Le Père Goriot. — Gobseck). Il patronna dans Paris le vicomte Savinien de Portenduère, viveur novice, auquel, plus tard, il eût même servi de témoin contre Désiré Minoret, sans la mort accidentelle de ce dernier (Ursule Mirouet). Son adresse le préservait ordinairement des créanciers formant légion autour de lui, et cependant il s’acquitta une fois, malgré lui, envers Cérizet. M. de Trailles entretenait alors modestement Antonia Chocardelle,