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Bonnébault, ancien soldat de cavalerie, le Lovelace du village de Blangy (Bourgogne) et des environs, en 1823. — Bonnébault, amant de Marie Tonsard, qui était folle de lui, avait encore d’autres « bonnes amies » et vivait à leurs dépens ; leurs libéralités ne suffisaient pas à ses dissipations, à ses dépenses de café, à son goût effréné pour le billard. Il rêvait d’épouser Aglaé Socquard, fille unique du père Socquard, propriétaire du café de la Paix, à Soulanges. Bonnébault se fit donner trois mille francs par le général de Montcornet, en lui venant avouer, spontanément, qu’il était chargé de le tuer pour ce prix. Cette révélation amena, d’ailleurs, le général, las de sa lutte sauvage avec les paysans, à mettre en vente sa propriété des Aigues, qui devint la proie de Gaubertin, de Rigou et de Soudry. Bonnébault était « bigle », et son aspect physique valait presque sa dépravation (Les Paysans).

Bonnébault (La mère), grand’mère de l’ancien soldat Bonnébault. — Elle avait, en 1823, à Conches (Bourgogne), où elle résidait, une vache qu’elle ne se faisait pas faute de mener paître dans les prés du général de Montcornet ; les nombreuses déprédations de la vieille femme, couverte de condamnations pour des délits semblables, décidèrent le général à faire saisir cette vache (Les Paysans).

Bonnet (L’abbé), curé de Montégnac, près Limoges, depuis 1814. — Il assistait encore, en cette qualité, à la confession publique de madame Graslin, sa pénitente, dans l’été de 1844. Sorti du séminaire de Saint-Sulpice à Paris, il ne voulut plus quitter le village où il avait été envoyé et où il apporta, soit seul, soit avec le concours de madame Graslin, des améliorations matérielles et morales qui renouvelèrent absolument un pays misérable. C’est lui qui ramena dans le giron de l’Église le révolté Tascheron et le conduisit jusqu’au pied de l’échafaud avec un dévouement dont sa sensibilité, très délicate, souffrit beaucoup. Né en 1788, il avait embrassé la carrière ecclésiastique par pure vocation et dès ses études terminées : il appartenait à une famille plus qu’aisée ; son père, seul artisan de sa fortune, était un homme dur et inflexible. L’abbé Bonnet avait un frère aîné et une sœur qu’il conseillait à sa mère de marier le plus tôt pos-