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PREMIÈRES ANNÉES

canards noirs, canards pilets, canards souchets, sarcelles, courlis et divers espèces de pluviers.

Autour des îles, au large de la côte, quantités innombrables d’oiseaux de mer, dont plusieurs espèces couvaient sur ces îles, notamment le canard eider, le guillemot, le pingouin commun et le goéland.

Sur le groupe des Perriquets, se trouvaient deux grosses colonies de fous de Bassan ou boubies, Sula Bassana, et de macareux ou perroquets de mer, Fralercula Artica.

À l’approche de ces îles, les macareux prenaient leur vol en groupes tellement serrés, qu’ils avaient l’apparence d’un nuage ; ils nous cachaient même le soleil. Quand la température était propice, Peter Mc-Kenzie et moi nous nous rendions aux îles pour y recueillir des œufs, et abattre des canards pour l’usage du poste. Il n’était pas extraordinaire pour nous de rapporter au retour deux ou trois barils d’œufs en un seul voyage.

Tout en recueillant indistinctement tous les œufs, ceux que nous recherchions de préférence étaient les œufs de macareux et d’eider (moyac). Les nids des macareux étaient faciles à trouver, car ce sont de simples trous de deux à trois pieds, creusés dans la terre molle ou le guano. Chaque nid ne contenait qu’un œuf. Les nids des eiders n’étaient pas aussi faciles à découvrir, construit qu’ils sont dans des broussailles serrées ou épais fourrés d’épinettes noires rabougries avec de longues branches croissant jusqu’au ras du sol. Rarement, ils font leurs nids à la lisière d’un bois, mais ils y ont des petits sentiers qui ressemblent à ceux des lapins et qui conduisent au nid, à vingt ou trente verges plus loin. Se produit-il quelqu’alarme, au lieu de prendre leur vol, ils suivent leurs sentiers jusqu’au moment où ils se trouvent en plein air. Ils se forment en groupes compacts, et en me traînant