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PETITE CHASSE AU CYGNE

Un plomb AAA du fusil de mon frère l’avait touché au flanc, Au moment où il passait pardessus je l’abattis lui aussi.

Golly ! Quel superbe couple d’oiseaux ! Je suis sûr qu’ils mesuraient environ cinq pieds de long.

Nous restâmes assis, mon frère et moi, pendant plus d’une demi-heure, à les tourner et retourner en les admirant. Quand mon frère avait fait le tour, il n’avait pas eu de difficulté à s’approcher d’eux au bord des grandes herbes du lac. Là, il avait tiré sur eux en les prenant en ligne, à ce qu’il crût être une distance de cinquante verges, mais il y avait réellement plus de cent verges.

Les deux oiseaux étaient trop lourds pour que nous puissions les transporter avec nous. Nous les accrochâmes alors aux arbres, et nous décidâmes de faire un peu de besogne, de revenir au lac le soir, et de faire la noce au cygne. Lorsque nous fûmes de retour, mon frère se mit en frais d’en plumer un, pendant que je mettais la main à notre camp et que je coupais du bois. Quelque temps après, comme je revenais avec une brassée de bois, il avait abandonné la partie. Il me dit que les plumes étaient aussi dures à arracher que des pieux. Nous n’avions pas de temps à perdre ; de sorte que nous éventrâmes un cygne et nous lui enlevâmes la peau. Nous en dépeçâmes une moitié que nous mîmes à la broche. Il était très maigre.

Lorsqu’il nous parut être assez cuit, nous nous mimes à manger. Bonté divine ! Du cuir anglais à semelle tanné à l’écorce de chêne était en comparaison infiniment plus tendre que cette viande-là. En y mettant un peu de temps, nous réussîmes à en avaler un peu, car nous avions grandement faim, mais