Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/49

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du beau, de la forme, lui semblait presque une folie. Homme d’un caractère éminemment fort, d’habitudes très actives, il comprenait difficilement le côté nerveux et un peu féminin qui caractérise toutes les organisations artistiques. Près de sa mère, mon oncle eût trouvé plus d’encouragement, mais elle tenait à ce qu’on obéît au père et il fut résolu que Gustave ferait son droit à Paris. Il partit triste de quitter les siens, sa sœur surtout.

À Paris il habitait rue de l’Est un petit appartement de garçon où il se trouvait mal installé. Les plaisirs bruyants et faciles de ses camarades lui semblaient bêtes, il n’y participait guère. Alors il restait seul, s’enfermait, ouvrait un livre de droit qu’il rejetait aussitôt, s’étendait sur son lit, fumait et rêvait beaucoup. Il s’ennuyait démesurément et devenait sombre.