Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/184

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un peu, suivant les espèces. On peut en dire autant de leur développement proportionnel.

Il résulte de cette manière d’envisager la composition et la forme du foie des mammifères, que ses lobes proprement dits, tels que l’auteur les détermine, ne sont pas des divisions de ce viscère, ainsi que tous les anatomistes les ont considérés jusqu’ici, mais des parties ajoutées au lobe principal.

C’est ce lobe principal qui constitue essentiellement le foie : aussi la vésicule du fiel lui est-elle toujours adhérente, et jamais à ses lobes ou à ses lobules. Les ligamens triangulaires, le coronaire, sont de même exclusivement en rapport avec cette partie principale. Le lobe principal peut être entier, ou à peu près, et sans division ; ou bien il peut être partagé plus ou moins profondément en deux ou trois parties, par une ou deux scissures, dont la gauche, dans ce dernier cas, reçoit le ligament ombilical, et la droite, la vésicule du fiel. De même les lobules gauche et droit peuvent être simples ou fourchus, ou même profondément divisés en deux parties. Il en résulte que les parties d’un foie de mammifère peuvent excéder en nombre celles qui constituent son plus haut degré de composition, et qui sont formées par l’addition successive au lobe principal des lobes accessoires. Quand le foie est borné au lobe principal avec un lobule, ou bien il n’occupe que l’hypocondre droit et l’épigastre, c’est le cas de celui de l’homme ; ou l’hypocondre droit seulement, c’est ce qui se voit dans les mammifères à estomacs multiples, tels que les tardigrades, les ruminans et les cétacés proprement dits.

Quand il a son plus haut degré de composition, c’est-à-dire ses lobes et ses lobules, il remplit toute la concavité du diaphragme, et s’étend généralement autant à gauche qu’à droite. C’est ce qui a lieu dans les carnassiers et dans les rongeurs.

« On conçoit que, dans ce cas, il peut se classer jusqu’à un certain point, parmi les organes symétriques, et que son asymétrie est une suite de sa composition incomplète et du peu de place qui lui est laissé, pour son développement, par les organes environnans. C’est donc ici un nouvel argument à ajouter, dit l’auteur, à ceux énumérés par M. Flourens, contre la loi établie par Bichat sur le défaut de symétrie des organes que ce physiologiste célèbre classe parmi ceux de la vie, désignée si improprement sous le nom de vie organique. »

Ici l’auteur passe en revue tous les ordres et la plupart des familles de la classe des mammifères pour indiquer, d’après sa méthode, les diffé-