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rences que présente leur foie. Il pense qu’elles pourront entrer facilement dorénavant parmi les caractères de ces groupes, et il montre que, même le foie des monotrêmes ne s’écarte, dans aucun détail, de celui des autres animaux de cette classe.

Voici d’ailleurs quelques conclusions physiologiques de l’auteur sur la composition normale du foie des mammifères, et sur les modifications qu’elle présente selon les habitudes de mouvement, de séjour et de régime.

« 1o. Le foie le moins complet dans sa composition et le moins volumineux se trouve dans les animaux à estomacs multiples, quel que soit leur régime ; tel est celui des ruminans et des cétacés ordinaires.

» 2o. Les tardigrades, qui ont de même plusieurs estomacs, ont aussi le foie petit, ramassé, et moins composé que celui de la généralité des mammifères.

» 3o. Il semble donc que l’élaboration, sans doute plus complète, des substances alimentaires par l’action successive de plusieurs estomacs, rende celle de la bile moins nécessaire dans la digestion intestinale.

» 4o. Cette dernière proposition est encore confirmée par le petit volume du foie des semnopithèques, dont l’estomac est, sinon multiple, du moins très compliqué.

» 5o. Les chéiroptères, surtout les chauve-souris insectivores, ont le foie très simple dans sa composition, mais profondément divisé dans les parties qui lui restent, et proportionnément volumineux. Ces particularités de forme et de composition sembleraient tenir ici à l’espèce de mouvement plutôt qu’au régime. Elles rapprochent le foie des chéiroptères insectivores de celui des oiseaux.

» 6o. On doit se demander pourquoi le foie de l’homme et celui de l’orang-outang ressemblent plus, par leur composition simple et incomplète, au foie des animaux à estomacs multiples, à celui des ruminans en particulier, qu’au foie de tout autre mammifère ? Serait-ce que chez l’homme, qui est destiné à la station verticale, le foie, dans cette position, aurait pu gêner les fonctions de l’estomac, s’il n’avait été ramené, du moins en très grande partie, à la droite de ce viscère ? La même forme dans l’orang-outang, si différente d’ailleurs de celle que présente le foie des autres singes, serait-elle un indice que cet animal a plus de disposition à la station verticale ?

» 7o. Le régime est la circonstance qui paraît influer le plus sur le volume relatif du foie, après celle de l’existence d’un ou de plusieurs estomacs. En général, le foie est plus complet et relativement plus volumineux dans les