Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/198

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» Le puits dont il s’agit a été percé à une lieue environ de Tours, à une très petite distance de la rive droite du Cher et au milieu de prés qui dépendent du château de Cangé et qui doivent être arrosés par les eaux de ce puits. Après avoir traversé les terrains de transport et un banc de craie de 62 mètres d’épaisseur, on a trouvé, à la profondeur de 67 à 74 mètres, plusieurs nappes d’eaux jaillissantes séparées par des plaquettes de grès dur et qui ont fourni, à un mètre environ au-dessus du sol naturel, 250 litres d’eau à la minute. Ayant continué à creuser, on a rencontré, de 74 à 95 mètres environ, de nombreuses couches de grès et de sables verts, et de 95 à 125 mètres, des couches d’argile brune très puissantes, alternant avec des calcaires siliceux et des grès verts en bancs plus ou moins épais. Parvenue à 125 mètres, la sonde a été enfoncée dans l’espace de quelques heures jusqu’à 130 mètres, en traversant successivement des plaquettes de grès et des couches de sables verts qui ont fourni une énorme masse d’eau. La quantité considérable de sable qui, pendant les premiers jours, a été vomie par ce puits est sans doute ce qui a contribué à induire en erreur la personne qui a fourni des renseignemens à M. Héricart de Thury ; mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’ayant établi moi-même un déversoir avec le plus grand soin, j’ai reconnu, en employant la formule… V = 1,80 l’H  indiquée par M. Daubuisson de Voisins, que le volume total de l’eau fourni à deux pieds en contre-bas du sol, était primitivement de 2560 litres à la minute, le tube foré ayant alors dans sa partie la plus étroite, 12 centimètres de diamètre. Depuis lors, ce tube ayant été alésé à 16 centimètres, puis à 19 centimètres et demi, le volume d’eau s’est accru d’abord à 2675, puis à 2880 litres. C’est donc de 2500 à 2600 litres que doit donner notre seconde source isolée de la première.

» Lorsque l’on considère la différence qui existe entre le produit de ce puits et celui des puits les plus abondans de la ville de Tours, qui ne donnent, dans le même temps, que 1800 litres, et lorsque, d’un autre côté, on remarque le peu de rapport qui existe entre l’épaisseur des bancs de craie et d’argile qui ont été traversés par la sonde à Tours et à Cangé, on se demande si les nappes d’eau souterraines qui ont été rencontrées dans ces deux points, sont bien les mêmes. Cette question est d’autant plus importante, que, s’il en est ainsi, on a la presque certitude de trouver des sources abondantes dans tout le bassin que forment le Cher et la Loire à leur jonction. Mais toute incertitude à cet égard se dissipe, en observant que les caractères chimiques des eaux sont les mêmes, qu’elles ont été trouvées à des profondeurs presque identiques, et qu’enfin, à part