Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/319

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les courans résultans de l’oxidation du cuivre ne pourront surpasser en intensité, ceux en beaucoup moins grand nombre qui sont dus à l’oxidation du zinc.

» Dans ce qui précède j’ai toujours entendu par intensité du courant, l’effet plus ou moins considérable qu’il produit sur le galvanomètre magnétique ; or ce n’est pas seulement par des différences d’action sur ce galvanomètre, que des courans qui proviennent d’actions chimiques diverses, tout en restant égaux en nombre, diffèrent entre eux. Leur origine influe, ainsi que je m’en suis assuré, et sur leurs effets sous le rapport de la température, et sur leurs propriétés à être transmis plus ou moins facilement à travers des conducteurs homogènes ou à travers des diaphragmes métalliques placés dans des conducteurs liquides. Ainsi donc, comme je l’ai dit plus haut, chaque courant a un caractère ou des propriétés individuelles qui dépendent de la nature de la combinaison chimique qui lui a donné naissance ; et si, au lieu de se borner aux courans d’une nature purement chimique, on étudie ceux qui ont une autre origine et qui sont développés soit par la chaleur, soit par une action mécanique, soit par l’influence des aimans, etc., on retrouve encore, ainsi que je m’en suis assuré, des différences dans leurs propriétés qui peuvent servir comme de types propres à caractériser chacun d’eux.

» Je suis occupé à classer les courans d’après leurs propriétés et à déterminer, si je le puis, le rapport qui doit exister entre ces propriétés et la source qui leur donne naissance. Le nombre des faits que j’ai observés est déjà assez considérable pour me montrer que les courans électriques ne sont point homogènes et ont des différences spécifiques aussi grandes, et peut-être même plus grandes encore, mais du même genre que celles que M. Melloni a observées entre les rayons calorifiques. Je dois ajouter que M. Becquerel avait déjà remarqué que l’on peut produire des effets électro-chimiques différens, en variant la nature des réactions chimiques qui sont destinées à donner naissance à ces effets, et que M. Faraday avait ajouté quelques faits du même genre à ceux déjà observés par M. Becquerel. Mais ni l’un ni l’autre de ces deux physiciens ne me semblent avoir envisagé la question sous le point de vue général que j’ai signalé plus haut ; ils me paraissent en avoir fait purement une question d’intensité et même ne l’avoir considérée que sous le rapport de la force que doit avoir un courant pour produire certains effets chimiques en vue de la production de ces effets ; ils ne se sont occupés nullement des autres propriétés, et je ne crois pas qu’ils aient eu pour but d’établir des différences spécifiques entre