Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/570

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par deux nouvelles chaînes de triangulations méridiennes et par six chaînes de triangulations parallèles, observées avec des instruments perfectionnés, calculées par les méthodes que fournissaient les progrès récents de la géodésie et de l’astronomie. Cet immense travail s’est accompli de 1818 à 1830.

Déjà les hydrographes et spécialement M. Daussy, ont mesuré la grande chaîne sinueuse qui suit les côtes de l’Océan. En 1830, 1831 et 1832, les géographes ont mesuré la chaîne qui suit les côtes de la Méditerranée depuis Perpignan jusqu’à Marseille.

Des mémoires dignes de l’entreprise et soumis au jugement de l’Académie, ont fait connaître les résultats des principales chaînes : tel est celui de M. le colonel Corabœuf sur les opérations géodésiques des Pyrénées et la comparaison du niveau des mers ; travail qui démontre, pour la première fois, l’égale hauteur de l’Océan et de la Méditerranée. L’ensemble des opérations est exposé dans la nouvelle description géométrique de la France, œuvre de notre confrère M. Puissant, qui, depuis plusieurs années, a la direction scientifique des travaux de la Carte de France.

Des conséquences d’une haute importance dérivent des mesures prises avec cet ensemble, prolongées déjà pour la méridienne jusqu’aux Orcades vers le nord, et jusqu’aux Baléares vers le sud, par MM. Biot et Arago ; prolongées ensuite pour le parallèle moyen depuis l’Océan jusqu’à l’Adriatique.

Ces conséquences sont exposées et démontrées dans un mémoire lu par M. Puissant à l’Académie, en 1833, sous le titre de Nouvelles comparaisons des mesures géodésiques et astronomiques de France. Elles font voir : 1o que l’aplatissement de la terre, pour la portion qu’occupe le territoire français, est plus considérable qu’on ne l’avait précédemment évalué ; 2o que la surface de ce territoire, considérée dans son ensemble, n’est pas formée de deux portions d’un même sphéroïde, symétriques à l’orient et à l’occident du méridien de Paris. Ce méridien même et tous les autres méridiens qui sillonnent la France, ne sont pas des courbes planes non plus que les parallèles ; ils ont dans les limites du royaume une double courbure très prononcée ; leurs plans osculateurs sont inclinés les uns vers l’occident les autres vers l’orient d’un méridien théorique et plan : M. Puissant fait connaître ces inclinaisons pour les points principaux des grandes chaînes de la Carte de France. En même temps, la chaîne mesurée par Delambre et Méchain est corrigée dans sa partie intermédiaire et dans son résultat final à la base de Perpignan.

La France divisée en 21 quadrilatères par les grandes chaînes méridiennes et parallèles, on s’est proposé de couvrir ces quadrilatères par un ré-