Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/62

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« Lorsqu’on augmente de moitié la pression naturelle de l’atmosphère sur le corps de l’homme placé à l’intérieur du récipient, on remarque les phénomènes suivans :

» La membrane du tympan refoulée vers l’oreille interne, devient le siége d’une pression incommode qui toutefois se dissipe peu à peu à mesure que l’équilibre se rétablit, probablement par l’introduction de l’air condensé dans la caisse du tympan à travers la trompe gutturale.

» Le jeu de la respiration se fait avec une facilité nouvelle, la capacité du poumon pour l’air semble augmenter, les inspirations sont grandes et moins fréquentes que dans l’état ordinaire ; au bout de 15 minutes une chaleur agréable se fait sentir à l’intérieur du thorax.

» La circulation du sang paraît modifiée. Le pouls est fréquent, plein et se déprime difficilement ; le calibre des vaisseaux veineux superficiels diminue, et peut même s’effacer complètement, de sorte que le sang, dans son retour vers le cœur, suit la direction des veines profondes. Les fonctions intellectuelles sont excitées, l’imagination est vive, les pensées s’accompagnent d’un charme particulier, et chez quelques personnes il se manifeste une sorte de délire, d’ivresse. Le système musculaire partage cet accroissement d’activité, les mouvemens sont faciles, énergiques, et semblent plus assurés.

» Les actes digestifs, toutes les sécrétions, et particulièrement celles de la salive et de l’urine, s’exercent avec facilité. On dirait que le poids du corps est diminué d’une manière sensible, du moins telle est la sensation qu’éprouve la personne renfermée dans l’appareil. »

Voici maintenant les phénomènes que l’auteur a observés dans le cas de raréfaction de l’air.

Lorsqu’on diminue d’un quart d’atmosphère la pression de l’air dans le récipient, voici ce qui s’observe :

La membrane du tympan se trouve distendue, ce qui cause une sensation passagère analogue à celle qui est causée par la compression.

La respiration est gênée, les inspirations sont courtes et fréquentes au bout de 15 ou 20 minutes ; à cette gêne de respiration succède une véritable dyspnée.

Le pouls est plein, dépressible et fréquent ; tous les ordres des vaisseaux superficiels sont dans un état de turgescence manifeste. Les paupières et les lèvres sont distendues et boursouflées ; assez fréquemment il survient des hémorrhagies avec tendance à la syncope ; la peau est le siège d’une chaleur incommode, la perspiration est abondante. On éprouve