Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/52

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» Nous ne nous proposons pas de retracer la description détaillée des machines de M. Hamont : nous en avons fait le sujet d’un précédent rapport ; nous nous bornerons à vous rappeler les points principaux vers lesquels cet ingénieur a dirigé ses méditations, et nous vous ferons connaître comment il a résolu les divers problèmes qu’un locomoteur à vapeur présente dans sa construction.

» Selon M. Hamont, les difficultés pratiques de construction les plus grandes sont les suivantes :

» 1o. Imprimer aux roues des vitesses variables ;

» 2o. Ménager, dans la disposition générale de l’appareil, un avant-train mobile, pour rectifier la direction ;

» 3o. Faire reposer tout le mécanisme sur un système de suspension approprié aux inégalités de surface de la route ;

» 4o. Pouvoir faire varier la puissance motrice suivant les pentes et les résistances que présente le sol ;

» 5o. Enfin, produire la vapeur avec des appareils légers, à grandes surfaces de chauffe, à l’abri des accidents que les inégalités du terrain provoquent par le roulis de l’eau, tel que le renversement de la voiture par le déplacement subit du centre de gravité, ou même l’explosion par l’augmentation de température qu’ont pu acquérir les parois exposées sans eau à l’action du feu.

» Pour surmonter la première des difficultés que nous venons de signaler, c’est-à-dire pour permettre aux roues de prendre, suivant le besoin, des vitesses variables, M. Hamont a composé son moteur de deux machines à vapeur distinctes, agissant chacune sur une des roues. Il suffit de distribuer inégalement la vapeur dans les machines, pour que l’une s’accélère et l’autre se ralentisse ; cette disposition simple permet à la voiture d’opérer toute espèce de conversions, même en suivant des courbes d’un rayon très court. Les pistons moteurs se comportent, dans les changements de direction, comme les chevaux d’une voiture ordinaire ; celui qui décrit la courbe extérieure hâte ses mouvements ; celui qui décrit la courbe la plus rapprochée du point de centre ralentit son action. Par cet arrangement, le locomoteur de M. Hamont pourrait pivoter sur lui-même ; il suffirait pour cela que les machines fonctionnassent en sens inverse. Nous vous ferons mieux apprécier les avantages du procédé de M. Hamont, en vous rappelant les moyens employés avant lui. Dans les diverses voitures à vapeur qui ont marché jusqu’à présent, l’impulsion n’a encore jamais été donnée que par une seule roue, alors même que la voiture chemine en