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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/98

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» Tout dépend, dit-il, de l’extinction ; l’eau qui doit servir à l’extinction de la chaux doit être ménagée, de manière à ce que la quantité ne soit juste que ce qu’il faut pour suffire à éteindre la chaux. Trop d’eau la noie, l’altère et l’affaiblit, tandis qu’au contraire, s’il n’y en a pas en quantité suffisante, une partie de la chaux reste sans être éteinte.

» Ces principes posés, M. Deny décrit son procédé d’extinction concentrée, qui n’est, au fond, que celui des praticiens éclairés, puisqu’il consiste particulièrement à ne mettre dans le bassin que la quantité d’eau strictement et indispensablement nécessaire pour obtenir une bonne et entière extinction, recouverte après l’opération d’un centimètre d’eau au plus.

» Dans le chapitre cinquième, M. Deny examine l’influence des gros sables naturels, sans distinction de nature, sur la propriété des mortiers-bétons, puis il donne son procédé de la manipulation des matières. Les modes usités sont vicieux, dit-il ; celui que je propose est simple, facile dans tous ses détails, il présente une grande économie de temps et de dépenses par la suppression des bassins ou fosses à contenir.

Tout le secret pour composer de bons mortiers est, suivant lui, d’ajouter le sable, la pouzzolane ou le ciment immédiatement après que la chaux est éteinte, bien entendu qu’on n’introduira point d’eau, après la composition du mortier, soit béton, soit mortier ordinaire.

» M. Deny expose dans le chapitre sixième, ses opinions sur les progrès de la solidification par le concours du mélange et de la manipulation. Il reconnaît avec M. Vicat, 1o qu’il n’y a pas de méthode plus vicieuse que celle de l’extinction de la chaux par le procédé ordinaire, dans lequel on la noie dans une grande quantité d’eau, on la réduit en consistance laiteuse, et on la verse dans des fosses perméables où elle se dessèche et perd sa qualité ; et 2o qu’il n’y a pas de précepte plus mal entendu que celui qui prescrit de laisser les bétons acquérir à l’air une demi-fermeté avant de procéder à leur immersion.

» Dans le chapitre septième, M. Deny divise les différentes espèces de chaux en quatre classes ; la première grasse, la seconde maigre, la troisième éminemment maigre, et la quatrième hydraulique factice ; et, sans aucun égard pour le nombre et les proportions des matières qui se trouvent mêlées avec la chaux proprement dite, il établit, d’après sa pratique et ses expériences, que la chaux maigre et la chaux factice sont les plus propres aux mortiers hydrauliques et bétons, et les chaux grasses aux mortiers ordinaires : puis, examinant les différentes hypothèses par lesquelles les au-