Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 069, 1869.djvu/232

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l’intérêt de la science, de l’Académie et de M. Chasles lui-même, on sera bien forcé de conclure que la source des pièces ne pouvant être avouée, c’est que cette source est impure. »


HISTOIRE DES SCIENCES. — Observations sur un point de la Communication de ce jour de M. Le Verrier ; par M. Chasles.

« M. Le Verrier a parlé avec insistance, et à plusieurs reprises, de ce qui se serait passé dans la Commission nommée par M. le Président pour entendre les observations que M. Faugère avait annoncé, par sa Lettre du 29 juillet 1867, devoir éclairer l’Académie.

» Tout ce que vient de dire à ce sujet notre confrère est dû à des souvenirs inspirés par une idée préconçue, et se trouve en définitive absolument contraire à la vérité. C’est, du reste, la reproduction plus accentuée, et empreinte de soupçons injurieux, de ce qu’il a écrit dans sa deuxième Communication (le 5 juillet). Je me proposais de relever cette partie de son long travail dans ma réponse générale ; mais, puisqu’il y revient aujourd’hui, je dois en montrer la fausseté dès ce moment.

» La vérité est que la Commission ne s’est réunie qu’une seule fois (le 29 août) pour entendre M. Faugère sur la question des écritures de Pascal et de ses sœurs ; qu’elle n’a abordé aucune autre question, et ne m’a adressé aucune demande. Dans la séance qui a suivi immédiatement cette réunion, après que j’eus déclaré à l’Académie que M. Faugère avait récusé l’authenticité des pièces de Pascal et de ses deux sœurs (Comptes rendus, t. LXV, p. 310), M. Le Verrier, seul des Membres de la Commission, a pris la parole, et c’est à lui que j’ai répondu, sans qu’aucun des autres Membres de la Commission, je le répète, ait pris la parole. Il m’a demandé de déposer tous mes Documents ; ce à quoi j’ai répondu nettement que j’offrais de communiquer mes Documents à qui voudrait les voir (ce que j’ai fait, comme chacun sait, depuis deux ans, non-seulement à l’égard de mes confrères, mais aussi de tous les étrangers à l’Académie qui ont voulu les consulter) ; et j’ai ajouté que je ne dirais point que ces Documents que j’offrais de produire étaient tout ce que je possédais ; que je n’avais donné aucun droit, comme je le répète ici à cette sorte de sommation d’enquête inusitée, émanant de M. Le Verrier, d’autant plus que je ne demandais point à l’Académie de prendre aucune part à la publication que je promettais de faire de mes Documents. Je m’applaudis, d’après la marche et les soupçons de certains adversaires reproduits par M. Le Verrier avec une passion que je ne caractérise pas, de ne m’être point soumis à sa demande, injurieuse par elle-même.