Page:Comte - Discours sur l’esprit positif.djvu/123

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d’une part, à l’homme proprement dit, d’une autre part, au monde extérieur. On ne saurait, en effet, étudier rationnellement les phénomènes, statiques ou dynamiques, de la sociabilité, si d’abord on ne connaît suffisamment l’agent spécial qui les opère, et le milieu général où ils s’accomplissent. De là résulte donc la division nécessaire de la philosophie naturelle, destinée à préparer la philosophie sociale, en deux grandes branches, l’une organique, l’autre inorganique. Quant à la disposition, relative de ces deux études également fondamentales, tous les motifs essentiels, soit scientifiques, soit logiques, concourent à prescrire, dans l’éducation individuelle et dans l’évolution collective, de commencer par la seconde, dont les phénomènes, plus simples et plus indépendants, à raison de leur généralité supérieure, comportent seuls d’abord une appréciation vraiment positive, tandis que leurs lois, directement relatives à l’existence universelle, exercent ensuite une influence nécessaire sur l’existence spéciale des corps vivants. L’astronomie constitue nécessairement, à tous égards, l’élément le plus décisif de cette théorie préalable du monde extérieur, soit comme mieux susceptible d’une pleine positivité, soit en tant que caractérisant le milieu général de tous nos phénomènes quelconques, et manifestant, sans aucune autre complication, la simple existence mathématique, c’est-à-dire géométrique ou mécanique, commune à tous les êtres réels. Mais, même quand on condense le plus possible les vraies conceptions encyclopédiques, on ne saurait réduire la philosophie inorganique à cet élément principal, parce qu’elle resterait alors complètement isolée de la philosophie organique. Leur lien fondamental, scientifique et logique, consiste surtout dans