Page:Comte - Discours sur l’esprit positif.djvu/128

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duelle, d’une culture qui aborde directement des spéculations aussi complexes, sans s’y être dignement préparée par une saine appréciation des méthodes et des doctrines relatives aux divers phénomènes moins compliqués et plus généraux, de manière à ne pouvoir suffisamment connaître ni la logique inductive, principalement caractérisée, à l’état rudimentaire, par la chimie, la physique, et d’abord l’astronomie, ni même la pure logique déductive, ou l’art élémentaire du raisonnement décisif que l’initiation mathématique peut seule développer convenablement ?

Pour faciliter l’usage habituel de notre formule hiérarchique, il convient beaucoup, quand on n’a pas besoin d’une grande précision encyclopédique, d’y grouper les termes deux à deux, de façon à la réduire à trois couples, l’un initial, mathématico-astronomique, l’autre final, biologico-sociologique, séparés et réunis par le couple intermédiaire, physico-chimique. Cette heureuse condensation résulte d’une irrécusable appréciation, puisqu’il existe, en effet, une plus grande affinité naturelle, soit scientifique, soit logique, entre les deux éléments de chaque couple qu’entre les couples consécutifs eux-mêmes ; comme le confirme souvent la difficulté qu’on éprouve à séparer nettement la mathématique de l’astronomie, et la physique de la chimie, par suite des habitudes vagues qui dominent encore envers toutes les pensées d’ensemble ; la biologie et la sociologie surtout continuent à se confondre presque chez la plupart des penseurs actuels. Sans aller jamais jusqu’à ces vicieuses confusions, qui altéreraient radicalement les transitions encyclopédiques, il sera fréquemment utile de réduire ainsi la hiérarchie élémentaire des spéculations réelles à trois couples essentiels, dont chacun