Page:Comte - Discours sur l’esprit positif.djvu/129

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pourra d’ailleurs être brièvement désigné d’après son élément le plus spécial, qui est toujours effectivement le plus caractéristique, et le plus propre à définir les grandes phases de l’évolution positive, individuelle ou collective.

Cette sommaire appréciation suffit ici pour indiquer la destination et signaler l’importance d’une telle loi encyclopédique, où réside finalement l’une des deux idées mères dont l’intime combinaison spontanée constitue nécessairement la base systématique de la nouvelle philosophie générale. La terminaison de ce long Discours, où le véritable esprit positif a été caractérisé sous tous les aspects essentiels se rapproche ainsi de son début, puisque cette théorie de classement doit être envisagée, en dernier lieu, comme naturellement inséparable de la théorie d’évolution exposée d’abord ; en sorte que le discours actuel forme lui-même un véritable ensemble, image fidèle, quoique très contractée, d’un vaste système. Il est aisé de comprendre, en effet, que la considération habituelle d’une telle hiérarchie doit devenir indispensable, soit pour appliquer convenablement notre loi initiale des trois états, soit pour dissiper suffisamment les seules objections sérieuses qu’elle puisse comporter ; car, la fréquente simultanéité historique des trois grandes phases mentales envers des spéculations différentes constituerait, de toute autre manière, une inexplicable anomalie, que résout, au contraire, spontanément, notre loi hiérarchique, aussi relative à la succession qu’à la dépendance des diverses études positives. On conçoit pareillement, en sens inverse, que la règle du classement suppose celle de l’évolution, puisque tous les motifs essentiels de l’ordre ainsi établi résultent, au fond, de l’inégale rapi-