Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/114

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à vous le dire, et n’ose penser à cette immense distance qui nous sépare.

Comme vous devez souffrir de vous en aller parmi des indifférents, des inconnus. J’y songe sans cesse et vous trouve bien plus à plaindre que moi. Mon père sait me donner du courage. Il me parle si bien de vous… avec une estime qui me rend si fière. Mon noble Maurice, vous méritez d’être son fils ; c’est avec vous que je veux passer ma vie. Dites-moi, pensez-vous quelquefois au retour ?

Moi, je vous attends déjà, et souvent, je me surprends disposant tout pour votre arrivée. Ce jour-là, il me faudra un ciel éclatant, un azur, un soleil, une lumière, comme vous les aimez. Je veux que Valriant vous apparaisse en beauté.

En attendant, il faut s’ennuyer. Souvent, je prends cette guitare qui résonnait si merveilleusement sous vos doigts. J’essaie de lui faire redire quelques-uns de vos accords. Je les ai si bien dans l’oreille ; mais la magie du souvenir n’y suffit pas.

Les gelées ont déjà bien ravagé le jardin. Cette belle verdure que vous avez tant