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26 juin.

De ma visite aux Aulnets j’ai emporté Tout pour Jésus, livre bien-aimé de Mlle Désileux ; et, mon Dieu, avec quelle émotion j’ai lu la page suivante, qui portait en marge la date de la mort de mon père !

« Regardez cette âme qui vient d’entendre son jugement : à peine Jésus a-t-il fini de parler, le son de sa douce voix n’est point encore éteint, et ceux qui pleurent n’ont pas encore fermé les yeux du corps loin duquel la vie a fui : pourtant le jugement est rendu, tout est consommé ; il a été court, mais miséricordieux. Que dis-je ? miséricordieux la parole ne saurait dire ce qu’il a été. Que l’imagination le trouve. Un jour, s’il plaît à Dieu, nous en ferons nous-mêmes la douce expérience. Il faut que cette âme soit bien forte pour ne pas succomber sous la vivacité des sentiments qui s’emparent d’elle ; elle a besoin que Dieu la soutienne pour ne point être anéantie. Sa vie est passée ; comme elle a été courte ! sa mort est arrivée ; combien douce son agonie d’un moment !