Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/171

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comme les épreuves paraissent une faiblesse, les chagrins une misère, les afflictions un enfantillage ! Et maintenant elle a obtenu un bonheur qui ne finira jamais. Jésus a parlé, le doute n’est plus possible. Quel est ce bonheur ? L’œil ne l’a point vu, l’oreille ne l’a point entendu. Elle voit Dieu, l’éternité s’étend devant elle, dans son infini. Les ténèbres se sont évanouies, la faiblesse a disparu, il n’est plus ce temps qui autrefois la désespérait. Plus d’ignorance, elle voit Dieu, son intelligence se sent inondée de délices ineffables ; elle a puisé de nouvelles forces dans cette gloire que l’imagination ne saurait concevoir ; elle se rassasie de cette vision, en présence de laquelle toute la science du monde n’est que ténèbres et ignorance. Sa volonté nage dans un torrent d’amour ; ainsi qu’une éponge s’emplit des eaux de la mer, elle s’emplit de lumière, de beauté, de bonheur, de ravissement, d’immortalité, de Dieu. Ce ne sont là que de vains mots plus légers que la plume, plus faibles que l’eau ; ils ne sauraient rappeler à l’imagination même l’ombre du bonheur de cette âme.