Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/176

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aimer son frère comme j’aimais mon père. Elle ne tenait pas tout de lui. Puis rien ne m’avait préparée à mon malheur. Il avait toute la vigueur, toute l’élasticité, tout le charme de la jeunesse. Sa vie était si active, si calme, si saine, et sa santé si parfaite. Sans ce fatal accident ! C’est peut-être une perfidie de la douleur, mais j’en reviens toujours là.

Mon amie, vous savez que je ne me plains pas volontiers, mais votre amitié est si fidèle, votre sympathie si tendre, qu’avec vous mon cœur s’ouvre malgré moi. Ma santé s’améliore. Qui sait combien de temps je vivrai. Implorez pour moi la paix, ce bien suprême des cœurs morts.


1er juillet.

« Pourquoi dans mon esprit revenez-vous sans cesse !
Ô jours de mon enfance et de mon allégresse ?
Qui donc toujours vous rouvre en nos cœurs presque éteints,
Ô lumineuse fleur des souvenirs lointains ? »

Parmi les papiers de mon père, j’ai trouvé plusieurs de mes cahiers d’études qu’il avait conservés ; et comme cela m’a reportée à ces jours bénis où je travaillais sous ses