qui se levait dans mon âme, n’a pas été croissant jusqu’à ce jour.
Chose singulière ! le parfum de l’héliotrope me porte toujours à cette heure sacrée — la dernière de mon bonheur. — Ce soir-là il en portait une fleur à sa boutonnière, et ce parfum est resté pour jamais mêlé aux souvenirs de cette soirée, la dernière qu’il ait passée sur la terre.
Quand je vivrais encore longtemps, jamais je ne laisserai ma robe noire, jamais je ne laisserai mon deuil.
Après la mort de ma mère, il m’avait vouée à la Vierge, et d’aussi loin que je me rappelle j’ai toujours porté ses couleurs. Pourrait-elle l’oublier ? C’est pour mes voiles d’orpheline que j’ai abandonné sa livrée, que je ne devais quitter qu’à mon mariage. Ces couleurs virginales plaisaient à tout le monde, à mon père surtout. Il me disait qu’il ne laissait jamais passer un jour sans rappeler à la sainte Vierge que je lui appartenais.