Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/198

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Pour me distraire, je fais tous les jours de longues promenades. J’en reviens fatiguée, ce qui fait jouir du repos. Mais qu’il est triste d’habiter avec un cœur plein une maison vide. Ô mon père, le jour de votre mort, le deuil est entré ici pour jamais. Parfois, je songe à voyager. Mais ce serait toujours aller où nul ne nous attend. D’ailleurs, je ne saurais m’éloigner de Valriant, où tout me rappelle mon passé si doux, si plein, si sacré.

Autant que possible je vis au dehors. La campagne est dans toute sa magnificence, mais c’est la maturité, et l’on dirait que la nature sent venir l’heure des dépouillements. Déjà elle se recueille, et parfois s’attriste, comme une beauté qui voit fuir la jeunesse et qui songe aux rides et aux défigurements.


2 août.

Aujourd’hui j’ai fait une promenade à cheval. Maintenant que mes forces me le permettent, je voudrais reprendre mes habitudes. D’ailleurs les exercices violents calment et font du bien.