Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/20

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dans ses mains, Ah ! dis-tu, s’il ne s’agissait que de la mériter ? Es-tu sûr de n’avoir pas ajouté en toi-même :

Paraissez, Navarrois, Maures et Castillans…

Quel dommage que le temps de la chevalerie soit passé ! Angéline aime les vaillants et les grands coups d’épée.

Pendant les quatre mois qu’elle a passés au couvent lors du voyage de son père, nous allions souvent nous asseoir sous les érables de la cour des Ursulines ; et là nous parlions des chevaliers. Elle aimait Beaumanoir, — celui qui but son sang dans le combat des Trente, — mais sa plus grande admiration était pour Duguesclin. Elle aimait à rappeler qu’avant de mourir, le bon connétable demanda son épée pour la baiser.

Vraiment, c’est dommage que nous soyons dans le dix-neuvième siècle : j’aurais attaché à tes armes les couleurs d’Angéline ; puis, au lieu d’aller te conduire au bateau, je t’aurais versé le coup de l’étrier, et je serais montée dans la tour solitaire, où un beau page m’apporterait les nouvelles de tes hauts faits.