Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/239

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croyez-moi, c’est l’affaire d’un moment. La vie passe comme un rêve. »

Pauvre Marc ! la sienne est finie. Je l’ai assisté jusqu’à la fin. Non, Dieu n’a point fait la mort — la mort qui sépare — la mort si terrible même à ceux qui espèrent et qui croient.


18 septembre.

C’est fini. Je ne verrai plus cet humble ami, cet honnête visage que je retrouve dans la brume de mes souvenirs. Je l’ai veillé religieusement, comme il l’avait fait pour mes parents, comme il l’eût fait pour moi-même, et maintenant je dis de tout mon cœur avec l’église : Qu’il repose en paix !

Oh ! qu’elle est profonde cette paix du cercueil ; comme elle attire les cœurs fatigués de souffrir. Et pourtant, la mort reste terrible à voir en face !

Ces angoisses de l’agonie, cette séparation pleine d’horreur !

« C’est la mort qui nous revêt de toutes choses, mais, comme ajoute saint Paul, « nous voudrions être revêtus par dessus, » et le dépouillement de notre mortalité, cette