Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/244

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Je crois à la communion des saints, je crois à la résurrection de la chair, je crois à la vie éternelle. Je crois, mais ces ténèbres qui couvrent l’autre vie sont bien profondes.

Quand je revins ici, quand je franchis ce seuil où son corps venait de passer, je sentais bien que le deuil était entré ici pour jamais. Mais alors une force merveilleuse me soutenait.

Oh ! la grâce, la puissante grâce de Dieu.

Sans doute, la douleur de la séparation était là terrible et toute vive. Cette robe noire que Mina me fit mettre… Jamais je n’avais porté de noir, et un frisson terrible me secoua toute. Ce froid de la mort et du sépulcre, qui courait dans toutes mes veines, m’a laissé un souvenir horrible. Mais au fond de mon âme, j’étais forte, j’étais calme, et avec quelle ardeur je m’offrais à souffrir tout ce qu’il devait à la justice divine !…

Combien de fois, ensuite, n’ai-je pas renouvelé cette prière ! Quand l’ennui me rendait folle, j’éprouvais une sorte de consolation à m’offrir pour que lui fût heureux.

Mais nos sacrifices sont toujours miséra-