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9 octobre.

Le poids de la vie ! Maintenant je comprends cette parole.

Je ne sais rien de plus difficile à supporter que l’ennui très lourd qui s’empare si souvent de moi. C’est une lassitude terrible, c’est un accablement, un dégoût sans nom, une insensibilité sauvage. Ma pauvre âme se voit seule dans un vide affreux.

Mais je ne me laisse plus dominer complètement par l’ennui. J’ai repris l’habitude du travail et je la garderai.

Que deviendrai-je sans le saint travail des mains, comme disent les constitutions monastiques, le seul qui me soit possible bien souvent.


11 octobre.

Temps délicieux. Je me suis promenée longtemps sur la grève.

Ces feux des pêcheurs sont charmants à voir d’un peu loin, mais je ne puis supporter la vue de la grève à mer basse. Comme