Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/278

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des faiblesses qu’ils ne sauraient comprendre ?

Ma propre mère n’eût pas été si tendre. Je le sentais, et appuyée sur la grille qui nous séparait, je fondis en larmes. Elle aussi pleurait avec une pitié céleste. Mais sa figure restait sereine.

Comme elle est profonde, la paix de ce cœur livré à l’amour ! Cette paix divine, je la sentais m’envelopper, me pénétrer pendant que je lui parlais.

Ô radieux visages des saints ! ô lumineux regards qui plongez si avant dans l’éternité, et dans cet autre abîme qui s’appelle notre cœur ! qui vous a vus ne vous oubliera jamais.

Mais devant elle, je n’éprouvais ni gêne, ni embarras. Au contraire, son regard si calme et si pur répandait dans mon cœur je ne sais quelle délicieuse sérénité.

Oui, je suis heureuse d’avoir été là. J’en ai emporté une force, une lumière, un parfum, j’espère y avoir compris le but de la vie. Dans cette chère église, devant la croix sanglante qui domine le tabernacle, j’ai accepté ma vie telle qu’elle est, j’ai promis