Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

promesse de m’aimer toujours et de me rendre heureux.

Si vous saviez ce que j’ai souffert depuis le soir terrible de notre séparation ! Oh ! comment avez-vous pu m’humilier ainsi ? Suis-je donc si vil à vos yeux ?

Mon Dieu ! qui nous rendra la confiance, ce bien unique en sa douceur ? Vous dites que vous n’accepterez jamais un sacrifice. Un sacrifice

Angéline, il est une chose que je voudrais taire à jamais. Mais puisque vous me forcez d’en parler, je vais le faire. Tôt ou tard, vous le savez, on ne jouit plus que des âmes. Et d’ailleurs, les traces de ce mal cruel vont s’effaçant chaque jour. Tout le monde le dit ici et pouvez-vous l’ignorer ?

Mon amie, c’est moi qui vous conjure d’avoir pitié de ma vie si triste, de mon avenir désolé. Que deviendrai-je si vous m’abandonnez ?

Seul je suis et seul je serai ; je vous l’avoue, je suis au bout de mes forces. La tristesse est une mauvaise conseillère, et j’entrevois des abîmes. Angéline, votre