Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/289

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est qui n’arrivent au ciel qu’ensanglantés, et ceux-là n’ont pas droit de se plaindre.

Maurice, je vous donne à Jésus-Christ qui seul nous aime comme nous avons besoin d’être aimés. Partout et sans cesse, je le prierai pour vous.

Et, puisqu’il faut le dire, adieu, mon cher, mon intimement cher, adieu !

Quand j’étais enfant, mon père, pour m’encourager aux renoncements de chaque jour, me disait que pour Dieu il n’est pas de sacrifice trop petit ; et aujourd’hui, je le sens, il me dit que pour Dieu, il n’est pas de sacrifice trop grand.

Après tout, mon ami, en sacrifiant tout, on sacrifie bien peu de chose. Ai-je besoin de vous dire que rien sur la terre, ne nous satisfera jamais ? Ah ! soyez-en sûr, en consacrant l’union des époux, le sang du Christ ne leur assure pas l’immortalité de l’amour, et quoi qu’on fasse, la résignation reste toujours la grande difficulté, comme elle est le grand devoir.

Sans doute, tout cela est triste, et la tristesse a ses dangers. Qui le sait mieux