Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/75

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seigneur et maître est du genus irritabile, que la marche hongroise est un signe certain de colère ; et qu’en entendant ces notes belliqueuses, elle devra toujours se montrer. Cela nous amusa, mais elle dit que se fâcher, s’impatienter, c’est dépenser inutilement quelque chose de sa force.

Plus je la vois, plus je la trouve bien élevée, elle m’appelle sa sœur, ce qui ravit Maurice. Pauvre Maurice. Sa voix est plus veloutée que jamais. Le doux parler ne nuit de rien.

La conversation d’Angéline ne ressemble pas à celle d’une femme du monde, mais elle est singulièrement agréable. Maurice dit qu’elle a le rayon, le parfum, la rosée. Le pauvre garçon est amoureux à faire envie et à faire pitié.

Angéline me fait mille questions charmantes sur son caractère, sur ses goûts, sur ses habitudes. Ses rêveries l’intéressent sans qu’elle sache trop pourquoi. Vous ne sauriez croire comme cette folle crainte qu’il a de mourir jésuite la divertit aussi bien que son horreur pour les demoiselles qui chan-