Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/91

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une force terrible me retenait à la terre. Elle s’en aperçut, et appuya son front lumineux sur ses mains jointes, alors je sentis qu’on me détachait, mais quelle douleur j’éprouvais dans tout mon être !

Je m’éveillai, plus émue, plus impressionnée qu’il ne m’est possible de dire. Ordinairement, j’éloigne ce souvenir, mais ce jour-là je sentis dans toute sa force la vérité de cette parole de l’Imitation : La joie du soir fait trouver amer le réveil du lendemain.

Bonsoir, ma chère amie.

Mina.

(Mina Darville à Emma S***)


Vous prenez mon rêve bien au sérieux. Il s’explique suffisamment par mes émotions de la nuit, par les pensées qui m’occupaient quand je m’endormis.

Pourtant, il m’en est resté une sorte de tendresse pour cette aimable Madeleine de Repentigny. Il est vrai que j’avais toujours