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AUX CANADIENNES

Quel besoin avons-nous de robinets de poisons ? Les débits de boissons ne sont pas autre chose ![1].

Qu’on ne parle pas des intérêts de commerce, de l’embarras où se trouveraient les distillateurs, leurs employés et tous les marchands de boissons. Au lieu de fabriquer et de vendre l’alcool qui se déverse sur le pays en fleuve de hontes, de larmes et de crimes, les distillateurs, leurs employés et les marchands de boissons feraient quelque chose d’utile.

Qu’il périsse cet infâme commerce qui sème partout la ruine et la désolation.

M. le premier-ministre de notre Province a déclaré qu’il veut la tempérance.

Il faut créer une opinion publique, une mentalité nouvelle. Les parlements font les lois, mais les femmes font les mœurs qui précèdent les lois et les rendent possibles.

  1. « Mieux vaut une mauvaise eau qu’une liqueur alcoolique quelconque », affirmait récemment un illustre explorateur français, le général Galliéni. C’est peut-être une exagération, mais il est sûr, il est prouvé qu’il n’y a pas de liqueurs alcooliques hygiéniques. Pourquoi en offririez-vous ?