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L'OBSCURE SOUFFRANCE

laide, si abjecte. Toute mon âme s’est révoltée contre le devoir. Ô cette vie effrayante du cœur et de la pensée !


14 juillet.



Il y a des excès de sensibilité que la raison réprouve sévèrement. Mais ces soudaines rébellions du cœur avide, ces emportements insensés vers le bonheur, comment s’en garder ?

Il faut prier, prier, prier et espérer. Il y a des moments où la prière n’agit plus sur moi, son impuissance me jette parfois dans le doute. Je souffre tant que ma foi s’ébranle. Mais Dieu ne me refusera pas sa grâce, quand elle m’est le plus nécessaire.


16 juillet.



«Dieu, parce qu’il est la plénitude de la perfection, admire le moindre des efforts de sa pauvre petite créature. » J’aime cette pensée. Et n’est-ce pas une chose singulière que des paroles qu’on a entendues toute la vie nous touchent à certains moments ?