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AUX CANADIENNES

sur votre manque d’influence. Pas d’influence, les jeunes filles !… Autant vaudrait dire que les violettes et les roses n’ont pas de parfum, que le printemps n’a pas d’action, que le cœur de l’homme ne bat plus.

Ah, plût à Dieu qu’elles ne craignissent pas de laisser voir le dégoût que l’ivrognerie leur inspire ! Plût à Dieu qu’elles voulussent à l’occasion faire entendre aux jeunes buveurs les sévères paroles, leur montrer sur quelle pente horrible ils glissent, leur prêcher l’énergie, la dignité, l’honneur ! Hélas ! parmi ceux qu’on saluait comme les gloires futures de la patrie, il y a en qui sont couchés sur le lit de boue.

L’éloquent P. Mathieu, premier apôtre de la tempérance, disait aux jeunes filles :

« Si vous saviez quelle heureuse influence vous pouvez exercer sur les jeunes gens !… quel bien vous pourriez leur faire… Préserver quelqu’un du mal, c’est rendre gloire à Dieu ! »

Faire du bien, glorifier Dieu, voilà la tâche auguste qui nous est assignée, qu’il faut à tout prix remplir. Vous demandez comment ?… Le rayonnement moral n’est pas un mot. Rien qu’en étant tout simplement ce que vous devez