Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/106

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X


Le Gardeur de Tilly trouvait que son blé venait admirablement bien. Il le voyait croître avec un plaisir chaque jour plus vif. Regarder son champ lui faisait oublier toutes ses fatigues. Les beaux épis se formaient, ils allaient mûrir ; quelques semaines encore, et les gerbes empliraient sa grange. Le Gardeur entendait le bruit des fléaux résonner dans l’air ; il respirait l’odeur du bon pain chaud, et son cœur s’attendrissait à la pensée de la joie de ses petits enfants. Il les voyait mordre dans le pain de toutes leurs belles petites dents.

— Si Guillemette n’était pas venue, pensait-il, je n’aurais pas eu de blé à semer, ni un cheval pour labourer.