Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/117

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— Vous formiez un joli tableau. En ce moment, elle vous fait cuire une belle perdrix.

— Pas de la chasse de l’Anglais ?

— Non, de la mienne, mais c’est le lieutenant qui me fournit la poudre et le plomb.

— Que nous sommes démunis, s’écria Jean, tristement.

— Oui, bien des choses nécessaires nous manquent, mais tant d’autres sont plus à plaindre que nous. Songez-y. Beaucoup d’habitants n’ont ni gîte, ni meubles… pas d’instruments… rien pour travailler la terre, rien pour couper le bois. Les feux allumés par les troupes ont tout détruit… et voici l’hiver qui vient !…

— Mon Dieu ! qu’ils vont souffrir.

— La Nouvelle-France a été une œuvre d’héroïsme ; c’est le temps de s’en souvenir. Il ne faut pas désespérer. C’est dans l’épreu-