Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/13

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allégresse le pénétra. Sentir qu’il appartenait de nouveau à la terre lui fut une jouissance étrange, délicieuse. Toutes les souffrances, toutes les douleurs étaient oubliées.

Que c’est bon de voir clair ! Que c’est bon de vivre ! songeait-il en regardant sa chambrette ensoleillée.

Ses murs lui semblaient rayonner de l’espoir. Son lit de douleur, où les visions du délire l’avaient harcelé, lui était devenu doux, reposant. Il respirait avec délices l’air du pur matin, les fraîches senteurs résineuses que le vent léger lui apportait.

Et dans ce calme, dans ce bien-être, un souvenir de la journée du combat l’émut soudain. Il se rappela comme l’amour de la vie l’avait tout à coup saisi, comme la terre lui avait paru belle, quand il courait avec ses gars, par le froid matin du 28 avril.

Le ciel était sombre, la neige fondante