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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/35

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dans le corps de plus délié, de plus subtil, & de plus capable de mouvement. Mais cette opinion est une suite du peu de soin qu’ils ont eu de raisonner d’après des idées exactes. Je leur demande ce qu’ils entendent par un corps. S’ils veulent répondre d’une manière précise, ils ne diront pas que c’est une substance unique ; mais ils le regarderont comme un assemblage, une collection de substances. Si la pensée appartient au corps ; ce sera donc en tant qu’il est assemblage & collection, ou parce qu’elle est une propriété de chaque substance qui le compose. Or ces mots assemblage & collection ne signifient qu’un rapport externe entre plusieurs choses, une manière d’exister dépendamment les unes des autres. Par cette union, nous les regardons comme formant un seul tout ; quoique, dans la réalité, elles ne soient pas plus une que si elles étoient séparées. Ce ne sont là, par conséquent, que des termes abstraits, qui, au dehors, ne supposent pas une substance unique, mais