Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/82

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ne sont vraisemblablement produits que par le grand rapport des mouvemens qui sont la cause physique de l’imagination, avec ceux qui font appercevoir les objets présens[1].

§. 25. Il y a entre l’imagination, la mémoire & la réminiscence un progrès, qui est la seule chose qui les distingue. La première réveille les perceptions mêmes ; la seconde n’en rappelle que les signes ou les circonstances ; & la dernière fait reconnoître celles qu’on a déjà eues.

  1. Je suppose, ici & ailleurs, que les perceptions de l’ame ont pour cause physique l’ébranlement des fibres du cerveau : non que je regarde cette hypothèse comme démontrée, mais parce qu’elle me paroît plus commode pour expliquer ma pensée. Si la chose ne se fait pas de cette manière, elle se fait de quelqu’autre qui n’en est pas bien différente. II ne peut y avoir dans le cerveau que du mouvement. Ainsi qu’on juge que les perceptions sont occasionnées par l’ébranlement des fibres, par la circulation des esprits animaux, ou par toute autre cause ; tout cela est égal pour le dessein que j’ai en vue.